Immersion de l’équipe ONIDS au marché de Balkuy avec ses parajuristes

Immersion de l’équipe ONIDS au marché de Balkuy avec ses parajuristes

Le jeudi 22 juillet 2021, nous nous sommes joint à une équipe dynamique de parajuristes, Pulchérie KOUDOUGOU et Abdoul Aziz RAMDE pour une séance d’animation au marché de Balkuy.

Nous entrons au marché de balkuy. Il est 10h30. Des vendeuses de feuilles d’oseilles nous invitent à nous appropriés ces feuilles pour en faire une bonne sauce de To. Nous leurs faisons savoir que nous reviendrons. Un peu plus loin, nous apercevons un salon de coiffure. Des clientes se font belles ! Nous décidons de marquer un arrêt là pour nous entretenir avec ces jeunes filles et femmes sur plusieurs thèmes que sont : les Grossesses Non désirées (GND), les avortements clandestins et le protocole de Maputo.
Après les salutations et présentations, le décor est campé. Nos interlocutrices sont prêtes à nous accorder du temps, et à nous écouter surtout. Notre Championne, Pulchérie se lance sur le thème GND. Elle a échangé avec les jeunes filles/Femmes sur les causes et les conséquences des Grossesse Non Désirées. Une de ces causes est « L ’ignorance des méthodes contraceptives » » a expliqué Pulchérie. A sa suite, les femmes venues se coiffer, ont également cité, la dépravation des mœurs, le refus de chasteté jusqu’au mariage comme cause des GND.

Une cliente secoue la tête et souligne à ce propos qu’à leur époque, quand un garçon l’abordait elle courait le raconter à sa mère, (…). Si un homme voulait de toi, il venait s’entretenir avec ta mère. Mais aujourd’hui, hélas les filles ont des copains en cachette. Et quand elles piquent une grossesse voilà problème.

Concernant les conséquences de ces GND, les femmes ont indiqué qu’elles sont nombreuses (refus de paternité, avortements clandestins, la mort, etc).

C’est au tour de Abdoul Aziz RAMDE, de s’entretenir avec elles sur les avortements clandestins et le protocole de #Maputo
Une des conséquences des grossesses non désirées est l’avortement clandestin. L’état des lieux des avortements dans notre pays n’est guère reluisant. Ce qui a amené la législation burkinabè à punir l’avortement clandestin.

Cette loi bien que persuasive, n’a pas pris en compte les femmes/ filles en situation de détresse. Le Protocole de Maputo en son article 14.2.C protègent les droits reproductifs des femmes/ Filles, et autorise l’avortement médicalisé en cas de : viol, d’inceste, lorsque la grossesse met en danger la santé de la mère, et lorsqu’il y a malformation du fœtus.

Le gouvernement Burkinabè a ratifié ce protocole et s’engage donc à respecter ces lois. Hors mis ces quatre conditions énumérées, l’avortement n’est pas autorisé au Burkina Faso. Et à cela, seule la concernée, donne son consentement ou non pour l’avortement. « S’il arrive qu’une femme par exemple victime d’un viol, décide de garder sa grossesse, elle est dans son plein droit. Si par contre elle décide de pas garder la grossesse issue du viol, elle a recours à l’avortement médicalisé et non clandestin », a expliqué Ramdé.

Pour une meilleure explication, nos parajuristes ont été dotés de boite à images. Ces images présentent les conditions autorisant l’avortement sécurisé au Burkina Faso.

Une des coiffeuses, la quarantaine, une mère, s’indigne lors de la présentation des boites à images. En effet, une image montrait un père qui oblige sa fille à entretenir des relations sexuelles. « Wibgo » lâche-t-elle. Cela veut dire abomination en Mooré.

Nos échanges avec ces dames poussent la curiosité des passants et des voisins. Ils s’invitent à la discussion. Une des femmes, venue faire la pause des ongles lance : « c’est de vous on parle ici, venez écouter en s’adressant aux jeunes garçons s’initiant au métier de forgeron.

Une jeune fille s’empresse de demander un contact où nous joindre rapidement. Le numéro SOS de ONIDS leur ai communiqué.

C’est sur ces notes, que nous mettons fin à la discussion et demandons prendre congés d’eux tout en promettant une autre visite. Il est 12h30 quand nous quittons les lieux.

Nous avons à cette séance d’animation, sensibilisé une dizaines de femmes et jeunes filles dont la tranche d’âge est comprise entre 15 à 40 ans.

En rappel nous mettons en œuvre un projet intitulé « Dispositif de veille, d’alerte et de plaidoyer pour des soins intégrés en faveur de l’avortement sécurisé au Burkina », avec Amplifychange. Le projet intervient dans la Région du Centre particulièrement au District de Bogodogo, à l’Arrondissement 11 et dans la Commune rurale de Saaba.